Supernatural Activity

A l'ère de Facebook, ce qu'on ne peut pas voir fait peur. Et les fantômes hantent les salles de cinéma. Ils sont devenus sources de frisson, et de plaisir. Donc de succès... Dans les films d'horreur américains, la tension naît désormais du quotidien, de l'invisible, et du manque d'explications, qui a su rendre It follows culte... Et des familles des Etats-Unis se trouvent régulièrement menacées par des spectres et esprits, dans des productions qui vont de l'épouvante inspirée de faits réels, façon film historique – la saga Conjuring – aux dispositifs minimalistes, comme l'interface Skype d'Unfriended. Pour des possessions de plus en plus impressionnantes, nécessitant des prêtres très avertis...

A l'âge de Facebook, toutes les vies s'étalent, tout est rendu bien visible, et les petites caméras sont partout. Les menaces invisibles font donc terriblement peur. Pourquoi s'étonner que les esprits, possessions, fantômes et autres malédictions envahissent les cinémas ? Et que tant de ces films d'épouvante – tels la saga Paranormal Activity – soient réalisés en found footage, façon caméra au poing ? Bien souvent, ce sont de jeunes imprudents qui ouvrent les portes des mondes où évoluent les morts, ou les démons, et qui voient leurs maisons devenir hantées, grinçantes, bruissantes, menaçantes... Jusqu'à ce que, dans le film, un prêtre ou une planche Ouija interviennent... Des peurs très communes donc, difficiles à expliquer. Les scénaristes d'horreur, eux, en profitent...