Amateurs de ghouls, vampires, maisons hantées et autres faits divers, le 31 octobre est enfin là. Certes, initialement, Halloween est une fête folklorique et païenne traditionnelle, mais en l’an 2023, il s’agit davantage d’un bon prétexte pour se glisser dans une combinaison en latex et se badigeonner de faux sang.
Pour celles et ceux qui préfèreraient toutefois se rouler dans plaid duveteux, avaler des sucreries et se la jouer Netflix and « Chill » (on ne juge pas), on vous a concocté une petite sélection de films d’horreur à découvrir sur la plateforme pour mieux frissonner.
Oui, le catalogue comporte Conjuring, Massacre à la tronçonneuse et The Grudge, mais on s’est dit que ce serait plus fun de proposer des projets moins évidents – bon, à quelques exceptions près, bien entendu.
The Forest (Jason Zada, 2016)
Une femme se rend au Japon dans la Forêt des suicides pour trouver sa sœur jumelle et doit faire face à des phénomènes surnaturels.
En 2015, Natalie Dormer est sommet de sa forme ; elle vient d’enchaîner les deux derniers opus de la franchise Hunger Games et prête toujours ses traits à Margaery Tyrell dans la série culte Game of Thrones. Un emploi du temps aussi populaire que chargé qui ne l’empêche toutefois nullement de se prêter à un exercice de genre plutôt réussit sous la houlette de Jason Zada. Au demeurant, inutile de prétendre à une expérience horrifique absolue, puisque The Forest est gentiment imparfait ; mais le film n’en reste pas moins un projet aux prémisses solides et au twist final astucieusement troussé.
Incantation (Kevin Ko, 2022)
Six ans auparavant, Li Ronan a été maudite après avoir brisé un tabou religieux. Maintenant, elle doit protéger sa fille des conséquences de ses actes.
On a déjà mentionné cet argument dans notre article notre top 15 spécial Halloween, mais il est difficile de parler film d’horreur sans mentionner un ou deux projets de found footage. Le Projet Blair Witch, [REC] et Paranormal Activity, ou encore Catacombes s’y sont déjà inscrit, et c’est également le cas d’Incantation, production taïwanaise qui a su faire sensation à domicile. Fort d’un concept plutôt original pour un genre difficile à renouveler, le film de Kevin Ko prend le spectateur à parti pour en interroger inlassablement les croyances. Et si c’est par moment maladroit, l’ensemble n’en demeure pas moins redoutable pour autant.
Get Out (Jordan Peele, 2017)
Un jeune Afro-Américain rend visite aux parents de sa petite amie blanche pour le week-end, où ses inquiétudes quant à leur accueil atteint un point de non-retour.
Bien évidemment, on ne pouvait décemment pas omettre Get Out de cette liste. Alors on en conviendra, le premier long-métrage de Jordan Peele est connu, reconnu et adulé d’un large public, mais il aurait été dommage de se priver de l’occasion d’en remettre une petite couche. Non seulement le film est (à peu de choses près) impeccable d’un point de vue technique, mais son point de vue radical pensé en réponse au racisme systémique états-unien participe à ancrer le récit dans une réalité d’autant plus épouvantable. Une pépite, oui ; et d’actualité qui plus est.
The Perfection (Richard Shepard, 2018)
La rencontre entre la jeune musicienne prodige Charlotte et Elizabeth, la nouvelle élève vedette de son ancienne école, va les mener vers une voie sinistre aux conséquences choquantes.
Puisque l’on vient de (re)vendre les mérites de Get Out, pourquoi ne pas s’attarder un instant sur The Perfection, lequel est justement porté par Allison Williams. Production hybride oscillant entre l’humour noir et l’horrifique, le film de Richard Shepard est davantage à concevoir pour son sous-texte que son récit. Sorte de Black Swan déplumé, il est ainsi question non seulement de dénoncer un régime patriarcal résolument désuet, mais aussi, les bouleversements qu’il engendre au sein des dynamiques entre femmes. Oui, The Perfection fait gentiment trembler. Mais pas autant que la misogynie.
Black Phone (Scott Derrickson, 2021)
Finney Shaw, un adolescent de 13 ans, timide mais intelligent, est enlevé par un tueur sadique qui l’enferme dans un sous-sol insonorisé où s’époumoner n’est pas d’une grande utilité.
Si Scott Derrickson s’est brièvement perdu dans les affres du cinéma grand public, le réalisateur derrière le génial Sinister s’en est enfin retourné à ses premières amours en 2021, alors qu’il assume la direction de Black Phone. Récit tiré d’une nouvelle écrite par le fils de Stephen King (rien que ça) et porté par un Ethan Hawke proprement cauchemardesque, le film ne réinvente peut-être pas la roue, mais il ne la fait pas grincer non plus.
Cube (Vincenzo Natali, 1997)
Un groupe de personnes, sans savoir pourquoi, se retrouve enfermé dans une prison surréaliste, un labyrinthe sans fin constitué de pièces cubiques communicantes et équipées de pièges mortels.
Inutile d’y aller par quatre chemins : Cube est est un petit chef-d’oeuvre du genre. Produit avec trois bouts de ficelle et un micro-budget de 350 000 dollars canadiens, ce grand classique fonctionne avant tout par l’atmosphère pesante qu’il impose aussi bien à ses personnages que son spectateur. Impossible de jouer au Rubik’s Cube, même vingt ans plus tard…
Sans un bruit (John Krasinski, 2018)
Dans un monde post-apocalyptique, une famille est forcée de vivre en silence en se cachant des monstres possédant une audition ultra-sensible.
Le film dirigé par John Krasinski et porté par son épouse Emily Blunt a beau être relativement récent sur l’échelle cinématographique, il s’est d’ores et déjà inscrit au panthéon des grandes réussites horrifiques du 7e Art. En soi, le concept n’a rien de révolutionnaire, mais Sans un bruit y passe un coup de vernis non négligeable. En se jouant des codes du thriller psychologiques, le film use avec une perversité à peine retenue des nerfs de son spectateur comme autant de cordes à abuser. Et pour cette fois, on vous demandera de ranger le pop corn.
#Alive (Il Cho, 2020)
La propagation rapide d’un virus inconnu plonge une ville entière dans un chaos hors de contrôle, mais une personne en confinement survit. Ceci est son histoire.
Vous savez ce qui est proprement effrayant en ce bas-monde ? Ce ne sont pas les fantômes, les vampires, le monstre de Frankenstein ou quelconque autre créature surnaturelle à griffes et dents longues, non. Le JT de 20h en revanche, c’est une autre paire de manche. C’est ainsi qu’en 2020, une pandémie que l’on ne présente plus est tombée sur le coin du nez de l’humanité aux quatre coins du globe, et inspiré pléthore de récit à base de virus et autres bactéries allègrement contagieuses. #Alive, production sud-coréenne dirigée par Il Cho s’est ainsi saisie du filon pour mieux proposer un récit zombiesque à bien des échelles. Le produit fini n’est pas spécialement terrifiant, mais ses implications… si.
Le Diable pour alibi (Chris Holt, 2023)
À l’aide de reconstitutions et de vidéos amateurs, ce documentaire dramatique étudie le cas de possession présumée d’un jeune garçon… et le meurtre brutal qui en a découlé.
À moins de vivre sous un rocher ou tout au fond d’une grotte au Népal, il est bien connu que le « true crime » connaît ses heures les plus glorieuses depuis quelques années, tant et si bien que la tendance vire plus régulièrement que non à l’opportunisme douteux. Il s’agissait néanmoins d’inclure au moins un documentaire (ou docu-menteur, c’est au spectateur de se faire son avis) à cette liste, et quoi de mieux pour remplir cette case que Le Diable pour Alibi ? Articulé autour d’une affaire possession liée au couple Warren (oui, celui à la tête de la franchise Conjuring), le film de Chris Holt se propose de mêler réalité et frisson. Que l’on s’entende, si certains jugeront sans doute les faits décrits d’angoissants, c’est surtout la démarche derrière la mascarade qui a de quoi susciter l’effroi.
Doctor Sleep (Mike Flanagan, 2019)
Encore profondément marqué par le traumatisme qu’il a vécu, enfant, à l’Overlook Hotel, Dan Torrance a dû se battre pour tenter de trouver un semblant de sérénité. Mais quand il rencontre Abra, ses vieux démons resurgissent.
Tout le monde connaît, et a vu, ou lu Shinning (et si ce n’est pas le cas, pourquoi diable lire cette liste ?). Alors forcément, lorsque Stephen King s’est vu piqué de l’idée d’écrire une suite au roman initial en 2013, Hollywood y a vu l’opportunité de prolonger un peu le succès. Dirigé par Mike Flanagan – lequel s’est principalement illustré grâce à sa série The Haunting – cette réouverture de l’Overlook Hotel avait tout pour séduire, et a majoritairement rempli son cahier des charges. Doctor Sleep est-il plus lisse et gentillet que son prédécesseur réalisé par Stanley Kubrick ? Évidemment. Est-ce qu’il vaut le détour malgré tout ? Après tout. Pourquoi pas.
Allez. Faites de beaux rêves.