L'Etrange Festival 2009

25 Films
Sur Cinetrafic on aime les films qui sont à peu près aussi tordus que nous et c'est pourquoi on va parler un petit peu de L'Etrange Festival 2009 qui se tient du 4 au 13 Septembre 2009 au Forum des Images. Voici donc une liste des films projetés dans le cadre des différentes sélections qui ont particulièrement attiré notre attention. Le nombre de films à l'affiche du festival étant plus que conséquent, cette liste ne saurait évidemment être exhaustive et nous vous invitons donc à consulter le site officiel du festival pour y dénicher vos pépites (et la programmation en regorge !).
affiche du film Panique au village
2009 - BELGIQUE - Animation, Comédie
Réalisation :  Vincent Patar, Stéphane Aubier
Acteurs :  Stéphane Aubier, Jeanne Balibar, Nicolas Buysse

avis du public :

3.7/5

Film d'ouverture

Cowboy et Indien veulent fêter l'anniversaire de Cheval. Ils lui offrent comme cadeau un barbecue à fabriquer soi-même. Tout va déraper au moment de la livraison qui entraînera une série de rencontres avec d’étranges créatures sous-marines, des scientifiques et un ours furibard.

Adaptation très attendue au cinéma de la série TV diffusée sur Canal+ dès 2003, qui a fait florès en France et à l’international. Avec ce passage au long, les deux belges Stéphane Aubier et Vincent Patar restent fidèles à leurs obsessions en proposant une technique d’animation en stop-motion, basée sur la nostalgie des jouets en plastique, et en développant un récit d’aventure avec situations insolites et personnages ravagés du bulbe.
affiche du film The Children
2009 - ROYAUME-UNI - Epouvante-Horreur, Surnaturel, Jeunesse, Maladie
Réalisation :  Tom Shankland
Acteurs :  Eva Birthistle, Hannah Tointon, Stephen Campbell Moore

avis du public :

3/5

Inédits et Avant-Premières

Deux familles se réunissent dans une maison en pleine campagne pour fêter Noël. Rapidement, les retrouvailles tournent au cauchemar. Les parents doutent et s'inquiètent dans un premier temps du comportement de leur enfants avant d'être terrifiés en apprenant l'atroce vérité.

Découvert avec Waz, Tom Shankland ne plaisante pas avec la tradition des enfants tueurs au cinéma. Dans The Children, il convoque la cruauté des Révoltés de l’An 2000 (Narciso Ibáñez Serrador, 1976) et le climat anxiogène du Village des damnés (Wolf Rilla, 1960) et illustre un scénario coécrit avec Paul Andrews Williams (Bienvenue au cottage). Une série B très efficace sur les préjugés de l’innocence et la vénération confite de l’état d’enfance.
affiche du film The Proposition
2009 - AUSTRALIE - Western, Violent, Cowboy
Réalisation :  John Hillcoat

avis du public :

3.6/5

Inédits et Avant-Premières

Dans l'Australie rurale de la fin du dix-neuvième siècle, le Capitaine Stanley et ses hommes ont capturé Charlie et Mike, deux des quatre frères Burns, jugés responsables de l'attaque d’une ferme. Arthur, l’aîné, s’est réfugié dans la montagne. Le capitaine propose alors un marché à Charlie : retrouver son frère en échange de son pardon. Il a neuf jours.

Troisième réalisation de John Hillcoat, The Proposition est un “nouveau western” dans le sillage de L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (Andrew Dominik, 2007), fréquentant les terres fantastiques déjà explorées par le cinéma australien dans les années 70 à travers le cinéaste Peter Weir (Pique-nique à Hanging Rock) et le scénariste Everett DeRoche (Long weekend). Une merveille élégiaque, entre éblouissement et mélancolie, scénarisée par Nick Cave et hautement plébiscitée par Dave Gahan, de Depeche Mode.
affiche du film Encarnação do Demônio
2008 - BRéSIL - Epouvante-Horreur, Fantôme, Diable et démons, Cinéma bis
Réalisation :  José Mojica Marins
Acteurs :  José Mojica Marins, Jece Valadão, Adriano Stuart

avis du public :

2.9/5

Inédits et Avant-Premières

Emprisonné depuis trois décennies, Coffin Joe alias Zé do Caixão refait surface avec ongles, cape et haut de forme. Libéré, il se lance dans une quête pour trouver la femme parfaite qui pourra assurer sa descendance maléfique.

En faisant renaître de ses cendres le mythique Coffin Joe, le réalisateur brésilien José Mojica Marins achève une trilogie commencée avec À minuit, j’emporterais ton âme (1963) et Cette nuit, j’incarnerais ton cadavre (1966) et rend une nouvelle fois hommage au monde de l’occulte. D'un beau geste, il enterre cinématographiquement son alter ego en lui offrant des funérailles exemplaires. Un plaisir coupable de sexe, de sang et de mauvais goût, ovationné au dernier festival de Sitges.
affiche du film District 9
2009 - ETATS-UNIS - Science-Fiction, Action, Blockbuster, Anticipation, Uchronie
Réalisation :  Neill Blomkamp
Acteurs :  Sharlto Copley, Jason Cope, Nathalie Boltt

avis du public :

3.8/5

Ils ne sont pas les bienvenus - Inédits et Avant-Premières

Il y a trente ans, des extraterrestres entrèrent en contact avec la Terre pour y trouver refuge. Temporairement installés dans le District 9, en Afrique du Sud, la gestion de la situation est transférée à une société privée qui s’intéresse plus à leur armement qu’à leur sort. Mais pour que les armes marchent, il faut de l’ADN extraterrestre. Lorsque l’agent de terrain de la société contracte un virus qui modifie son ADN, il devient l’homme le plus recherché de la planète.

District 9 est directement inspiré du court métrage de Neill Blomkamp, Alive in Joburg, qui raconte la survie d’extraterrestres traités comme des immigrés clandestins à Johannesburg. Un projet mystérieux produit par Peter Jackson, qui adore les “documenteurs“ (Forgotten Silver).
affiche du film Breathless
2009 - CORéE DU SUD - Drame, Action, Violent, Triste, Délinquance
Réalisation :  Yang Ik-Joon
Acteurs :  Yang Ik-Joon, Kot-bi Kim, Man-shik Jeong

avis du public :

3.7/5

Inédits et Avant-Premières

Sang-hoon, dont la mère et la sœur sont morts devant lui lorsqu'il était enfant, a grandi avec la rage au ventre et une haine farouche envers son père, jugé responsable du drame. Un jour, il fait la connaissance de Yeon-hee, une jeune lycéenne, qui va beaucoup lui apprendre...

Ce premier film, très remarqué dans différents festivals (Rotterdam en 2009 et Pusan en 2008), plonge dans les sombres souvenirs de Yang Ik-june, à la fois réalisateur et scénariste, et dresse un état des lieux effrayant de la violence en Corée. Un voyage au bout de la nuit très controversé dont la vitalité et le nihilisme peuvent évoquer les œuvres de jeunesse de Kim Ki-Duk (Crocodile).
affiche du film Moon
7

Moon

2009 - ROYAUME-UNI - Science-Fiction, Thriller, Anticipation, Société, Surnaturel
Réalisation :  Duncan Jones
Inédits et Avant-Premières

Un cosmonaute gère depuis trois ans sur la lune l'entretien des puits de forage, seule alternative à la crise de l'énergie qui fait rage sur Terre. Dans deux semaines,il rentre chez lui, sans se méfier des effets du continuum spatio-temporel.

Avec son accroche minimaliste (Sam Rockwell, seul sur la lune, pendant une heure trente), ce film réalisé par Duncan Jones, fils de David Bowie, démontre que la science-fiction repose autant sur les moyens que sur les idées. Cette réflexion originale sur l’intelligence artificielle aux allures d’odyssée de l’espace a été l’une des révélations du dernier marché du film de Cannes.
affiche du film Canine
8

Canine

2009 - GRèCE - Drame, Violent, Triste, Société
Réalisation :  Yorgos Lanthimos
Acteurs :  Christos Stergioglou, Michelle Valley, Aggeliki Papoulia

avis du public :

3.5/5

Inédits et Avant-Premières

Un père, une mère et leurs trois enfants incestueux vivent dans une maison isolée à la campagne, cernée par une haute clôture. Se désolant d’ennui, travaillés par leurs pulsions, ils transgressent en silence tous les interdits,se trans-formant imperceptiblement en monstres.

Vous vous souvenez sans doute de Singapore Sling de Nikos Nikolaidis (1990) et de HardCore de Dennis Iliadis (2004) ? Voici Canine, la nouvelle sensation venue de Grèce. En scrutant un délabrement familial, le réalisateur Yorgos Lanthimos épingle ses contemporains avec le calme d'un entomologiste pervers et les moyens d'un étudiant fauché pour peindre une société décadente qui n'a plus que le spectacle de son suicide à offrir. Drôle et dérangeant.
affiche du film We don't care about music anyway
2009 - FRANCE - Expérimental, Documentaire, Musique
Réalisation :  Cédric Dupire, Gaspard Kuentz
Acteurs :  Yoshihide Otomo, Hiromichi Sakamoto

avis du public :

2.4/5

Inédits et Avant-Premières

Du turntablism radical (Otomo Yoshihide) à l’innovation musicale informatique (Numb), en passant par l’audace instrumentale (Sakamoto Hiromichi), la scène musicale tokyoïte constitue une avant-garde. Tout en présentant des acteurs majeurs de cette scène, ce documentaire propose une vision kaléidoscopique de Tokyo, confrontant musique et bruit, sons et images, représentation et réalité, fiction et documentaire.

Cédric Dupire et Gaspard Kuentz ont filmé 8 musiciens japonais aux sensibilités dissemblables, soudés contre les us et coutumes d’une société figée. Le tumulte urbain succombe à leurs sons improvisés et primitifs, dans un élan de poésie industrielle. Un vacarme aussi apaisant qu’un rayon de soleil après la pluie.
affiche du film Mary et Max
2009 - AUSTRALIE - Drame, Animation, Stop motion
Réalisation :  Adam Elliot

avis du public :

4/5

De parfaits étrangers font parfois les meilleurs amis. - Film de clôture

Une histoire d'amitié entre deux personnages que tout oppose : Mary, une petite fille de huit ans vivant dans la banlieue de Melbourne et Max, un vieux monsieur new-yorkais, souffrant de la maladie d'Asperger. Ces deux solitudes vont nouer une correspondance sur plus de vingt ans, malgré les milliers de kilomètres qui les séparent.

Oscarisé en 2004 pour son court métrage Harvie Krumpet, l’australien Adam Elliot s’est entouré d’un impressionnant casting de voix (Toni Collette, Philip Seymour Hoffman, Eric Bana, Barry Humphries) pour donner vie à ce conte d'animation entièrement conçu en pâte à modeler qui croise les univers de Nick Park, Tim Burton et Henri Selick avec un ton unique. Produit par Mel Gibson, Mary & Max a fait l'ouverture du Festival du film de Sundance et reçu le Cristal 2009 du Festival d’animation d’Annecy.
affiche du film Psych-Out
1968 - ETATS-UNIS - Comédie dramatique, Drame, Drogue, Maladie, Contre culture
Réalisation :  Roger Corman, Richard Rush
Acteurs :  Bruce Dern, Susan Strasberg, Dean Stockwell
Carte blanche à Norman Spinrad

Fuyant sa famille, Jenny (Susan Strasberg) se perd à San Francisco pour rejoindre Steve (Bruce Dern), son frère hippie, qui ne vit plus au même endroit. Stoney (Jack Nicholson) et son groupe de rock la prennent sous son aile.

Psych-Out s’inscrit dans la mouvance des “drugsploitation” de la fin des années 60. Scénariste du classique The Trip de Roger Corman, Jack Nicholson devait à l'origine en rédiger le script, mais Richard Rush le fit intégralement réécrire, jugeant la version trop expérimentale. Le titre original devait être The Love Children mais fut rebaptisé Psych-Out pour profiter de la ressortie de Psychose. Une virée dans l’univers psychédélique des sixties avec entre autres The Seeds et Jimi Hendrix.

Norman Spinrad : « Richard Rush a fait ses preuves en réalisant de très bons films de bikers pour la AIP de Samuel Arkoff. Psych-Out a marqué une rupture dans sa filmographie et Rush a tiré ce qui reste le meilleur film – le seul bon, en fait – sur le “Summer of Love” de l’été 1967. »
affiche du film Général Idi Amin Dada: Autoportrait
1974 - FRANCE - Documentaire, Engagé, Politique, Afrique
Réalisation :  Barbet Schroeder
Acteurs :  Idi Amin, Fidel Castro, Golda Meir

avis du public :

3.7/5

Carte blanche à Norman Spinrad

Tour à tour naïf, lucide, drôle, inquiétant, illuminé ou sûr de sa force physique et de sa mission, Idi Amin Dada était celui qui acclamait Hitler et faisait disparaître des milliers de personnes...

Ce documentaire de Barbet Schroeder (Maîtresse) sur le président ougandais Idi Amin Dada semble mélanger la réalité et la fiction tant le dictateur a “joué” son propre personnage. À aucun moment, le cinéaste ne juge ou ne prend parti, pour mieux capturer l'exubérance de l’homme, connu par ailleurs pour sa brutalité dans l'exercice du pouvoir. À la sortie du film, Idi Amin Dada a exigé deux minutes de coupes, allant, d'après Barbet Schroeder, jusqu'à tenir en otage des ressortissants français dans un hôtel pour obtenir satisfaction. Une immense caricature du pouvoir, dans ce qu’il a de plus effrayant.

Norman Spinrad : « La fascinante étude d’un personnage complexe, encore plus après le pendant fictionnel Le dernier Roi d’Écosse (The Last King of Scotland) (Kevin MacDonald, 2007). Ici, Idi Amin joue son propre rôle et c’est intéressant de comparer sa performance avec celle de Forest Whitaker. »
affiche du film Nosferatu le vampire
1922 - ALLEMAGNE - Epouvante-Horreur, Fantastique, Film d'auteur, Adaptation, Bram Stoker
Réalisation :  F.W. Murnau
Acteurs :  Maximilian Schreck, Gustav von Wangenheim, Greta Schröder

avis du public :

3.9/5

Carte blanche à Norman Spinrad

À Wismar en 1838, Thomas Hutter, un jeune clerc d'agent immobilier ayant fait un heureux mariage avec Ellen, doit partir en Transylvanie afin de vendre une propriété au Comte Orlok qui désire avoir une résidence dans la ville. Après un périple sur une terre d'ombres, le jeune homme est accueilli au sein d'un sinistre château par le comte.

Réalisé en 1922, Nosferatu («non-mort» au sens étymologique) est une merveille d’incarnation d’idées formelles. À l’origine, il s’agit d’une adaptation du Dracula, de Bram Stocker – pas crédité au générique pour des questions de droits. À l’écran, ce mélange d’expressionnisme pictural et du théâtre de Max Reinhardt se transforme en un poème mortifère qui décrit le mal sous forme humaine, la possession sous une forme hallucinatoire et fantomatique.

Norman Spinrad : « La référence pour tous les films de vampires ayant suivi, et toujours aussi unique parce qu’ici le vampire est tout sauf un comte suave lorsqu’il rôde. Elle reste également la plus effrayante pour la nature réellement monstrueuse du vampire et la noirceur absolue. »
affiche du film Vampires à la Havane !
1985 - ALLEMAGNE - Animation, Surnaturel, Vampire, Monstre
Réalisation :  Juan Padrón
Acteurs :  Manuel Marín, Margarita Aguero, Frank González

avis du public :

3.3/5

Carte blanche à Norman Spinrad

À la Havane en 1933, Pepe mène une vie festive rythmée par le son de sa trom-pette. C’est un vampire qui s'ignore, le premier de son espèce à être immunisé contre la lumière du soleil grâce au Vampisol, produit à base de rhum que son oncle, l’un des fils de Dracula, a expérimenté sur lui. Cette découverte va déclencher une rivalité entre les vampires d’Amérique et ceux du vieux continent.

Dracula dans la Baie des Cochons. Chef de file du cinéma d'animation cubain, Juan Padron évoque l’histoire politique de la Havane sous la dictature de Machado à travers l’animation. Il aura fallu près de quinze ans pour que ce troisième long métrage de Padron parvienne dans les salles françaises en 1999.

Norman Spinrad : « J’ai vu ce long métrage animé cubain pour la première fois il y a une dizaine d’années en tant que membre du jury au festival de Clermont-Ferrand. Son idée de génie consiste à faire parler les vampires du monde entier en espagnol avec différents accents locaux, et c’est drôle même si vous ne comprenez rien à la langue. »
affiche du film Vietnam, année du cochon
1969 - ETATS-UNIS - Documentaire, Guerre du Vietnam, Armée/Militaire/Soldat
Réalisation :  Emile de Antonio
Acteurs : 

avis du public :

3.6/5

Carte blanche à Bruce LaBruce

En 1968, le documentariste américain Emile de Antonio s’interroge sur la validité de l’engagement américain au Viêt-Nam. Des images d’archives, des extraits d’actualité, de nombreux témoignages ainsi que ses réflexions personnelles lui permettent, bien avant l’heure, de prévoir l’issue du conflit…

Durant la guerre du Viêt-Nam, Hollywood ne produira que deux films de fiction dont seul Les bérets verts de John Wayne (1968) connut une diffusion importante. Quatre documentaires vont cependant bousculer les consciences,le plus important restant Vietnam, année du cochon. Sa très longue analyse politique sur l'histoire du Viêt-Nam et les raisons des interventions française et américaine va durablement marquer la jeunesse américaine.

BRUCE LaBRUCE : « C’est un documentaire éblouissant qui se présente comme une critique implacable de la guerre du Viêt-Nam (d’autant plus forte qu’il est sorti en 1968, pendant la guerre) et démontre une maîtrise de la dialectique du montage. Non seulement il explique clairement les origines du conflit mais surtout son utilisation poétique du son et de l’image lui donne des allures d’élégie pour mieux dénoncer l’inutilité et l’horreur de la guerre. »
affiche du film Meshes of the Afternoon
1943 - ETATS-UNIS -
Réalisation :  Maya Deren
Acteurs :  Maya Deren, Alexander Hammid

avis du public :

3.9/5

Carte blanche à Bruce LaBruce

Maya Deren a toujours voulu développer une forme d’art filmique proche de la danse, trouvant son origine dans les potentialités de la caméra elle-même, libérée de l’influence des autres langages (littérature, théâtre, arts plastiques). Réalisé dans les années 40 avec son mari Alexander Hammid (également acteur et monteur), Meshes of the Afternoon reste son chef-d’œuvre ainsi que l’une des grandes influences de David Lynch et de John Zorn. À noter que la bande-son de Teiji Ito n’a été ajoutée qu’en 1952 – à l’origine, le film est muet.

BRUCE LaBRUCE : « Je rends hommage à Maya Deren, la reine du cinéma avant-gardiste, dans mon dernier film, Otto ; or, Up with Dead People, avec un personnage qui s’appelle Medea Yarn (un anagramme). Plusieurs films dans le film réalisés par Medea sont des références directes aux films de Deren, notamment Meshes of the Afternoon, intitulé Messy in the Afternoon. Ce dernier a été retiré au montage mais il sera disponible comme bonus sur le DVD. L’imagerie de rêve surréaliste chez Deren reflète parfaitement l’idée que je me fais du style avant-garde. »
affiche du film Lions Love
1970 - FRANCE - Comédie dramatique, Société, Sexualité, Contre culture
Réalisation :  Agnès Varda
Acteurs :  Viva, Jim Rado, Jerome Ragni

avis du public :

2.9/5

Carte blanche à Bruce LaBruce

Shirley Clarke, cinéaste de l’école new-yorkaise, vient à Hollywood pour réaliser un film sur la cité du cinéma. Elle est hébergée chez Viva, vedette du cinéma underground qui vit avec deux autres acteurs qui jouèrent Hair à Broadway. Le trio vit dans l’oisiveté, pendant que Shirley Clarke essuie les refus des producteurs...

Dépourvu de scénario à proprement parler, Lions Love accorde aux acteurs une liberté dans le discours et l’improvisation. Agnès Varda décrit d’ailleurs son film comme un collage filmique de l’Amérique, son cinéma et sa télévision : « J’ai joué le paradoxe hollywoodien, surenchéri sur le mythe de la star, avec maison de luxe, fleurs en plastique, piscine. » Lions Love est aussi un film sur une génération post-hippie inadaptée et ceux qui essayent de prendre la place des autres.

BRUCE LaBRUCE : « Je dois faire une confession : je n’ai jamais vu Lions Love. Mais je suis un énorme fan d’Agnès Varda. Donc je profite de cette Carte Blanche comme une excuse pour le voir. Tel que je le comprends, ce film serait une rumination de Varda sur l’industrie hollywoodienne, potentiellement intrigante, et la présence de stars comme les réalisateurs Peter Bogdanovich et Shirley Clarke ou encore l’extraordinaire star de Warhol, Viva, mariée à l’époque au cinéaste français Michel Auder, est excitante. J’ai hâte de le découvrir. »
affiche du film Un chant d'amour
1950 - FRANCE - Court-métrage, Comédie dramatique, Homosexualité masculine, Voyeurisme, Adaptation
Réalisation :  Jean Genet
Acteurs :  André Reybaz

avis du public :

3.7/5

Carte blanche à Bruce LaBruce

Deux prisonniers, confinés dans leurs cellules respectives, vont trouver comme seul moyen de communication un trou creusé dans le mur. Un maton les surveille et devient complice de cet amour interdit. Le lieu se transforme alors en havre de fantasmes et de passions.

Réalisé en 1950, Un chant d’amour est un poème d’une choquante beauté. D’une durée de 25 minutes, ce moyen-métrage reste la seule tentative cinématographique de Jean Genet qui cherchait alors sa place dans le monde, bousculait les icônes viriles, célébrait le romantisme et l'amour passion. Quand les deux amants essayent de communiquer, ce n'est que par la fumée exhalée par l'un, inhalée par l'autre. Une image forte dont Todd Haynes (Poison), Joao Pedro Rodrigues (O’Fantasma) et Takashi Miike (Big Bang Love, Juvenile A) ne se sont jamais remis.

BRUCE LaBRUCE : « En revoyant récemment Un chant d’amour en intégralité sur YouTube (il était bien évidemment remonté), j’ai réalisé à quel point il m’avait inconsciemment inspiré pendant ces vingt dernières années. C’est vraiment l’un des plus grands et des plus beaux films du siècle dernier.»
affiche du film Jerry la grande gueule
1967 - ETATS-UNIS - Comédie, Courses poursuites
Réalisation :  Jerry Lewis
Acteurs :  Del Moore, Jerry Lewis, Harold J. Stone

avis du public :

2.7/5

Carte blanche à Bruce LaBruce

Durant ses vacances, Gérald, un comptable sans histoires, pêche un homme-grenouille qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Ce dernier lui remet les diamants qu’il vient de voler, mais les événements dégénèrent lorsque une bande de gangsters se mettent à le poursuivre.

Cette parodie policière complètement délirante, produite par Columbia, marque le début de la désaffection du public américain pour les films de l’inénarrable Jerry Lewis qui, pendant cette période, enchaîne les échecs au box-office. À noter la première apparition au cinéma du réalisateur Rob Reiner.

BRUCE LaBRUCE : « Jerry la grande gueule est considéré comme un film mineur dans la carrière de Jerry Lewis. Mais ce chef-d’œuvre mésestimé reste l’un de mes préférés. Réalisé trois ans après sa période de grand génie en tant que réalisateur et acteur (1960-1964) et après deux films décevants (The Family Jewels en 1965 et Three on a Couch en 1966), il démontre la maîtrise de sa mise en scène en proposant ses meilleurs gags et en utilisant une technique innovante sans trahir sa double et conflictuelle personnalité. La scène du Kabuki est définitivement un must. »
affiche du film Querelle
1982 - ALLEMAGNE - Drame, Amour, Adaptation, Sexualité, Homosexualité masculine
Réalisation :  Rainer Werner Fassbinder
Acteurs :  Brad Davis, Franco Nero, Jeanne Moreau

avis du public :

3.4/5

Une soirée avec Franco Nero

Oubliez ce que vous avez été, ce que vous êtes et ce que vous aimeriez être. Imaginez-vous rêver. Vous êtes à Brest où accostent les bateaux qui reviennent de loin. Que celui qui débarque ce jour-là, c’est “Le Vengeur”, rempli de marins fatigués des sirènes. Parmi eux, il y a Querelle (Brad Davis), une sublime créature qui tue le désir des autres. Son supérieur (Franco Nero) rêve de lui et le compare à une œuvre d’art intouchable. Alors il l’aime avec les yeux.

Cette parabole sur les apparences n’aurait pas été la même sans Brad Davis (Midnight Express) au faîte de sa gloire – qui prit un risque prodigieux en acceptant de tourner pour Fassbinder. Avec ce dernier long métrage, le cinéaste allemand s’inspire d’un roman de Jean Genet et signe à son tour un «chant d’amour» pour exorciser ses derniers démons. Il est de ces voyages dont on ne revient pas. Et on ne revient pas de Querelle.
affiche du film Le temps du massacre
1966 - ITALIE - Western, , Violent, Cinéma bis, Western spaghetti
Réalisation :  Lucio Fulci
Acteurs :  Franco Nero, George Hilton, Giuseppe Addobbati

avis du public :

3.2/5

Une soirée avec Franco Nero

Tom Corbett, un orpailleur, reçoit le message d’un vieil ami de sa famille qui lui conseille de revenir au pays natal. Le ranch de son frère, le village tout entier, même la banque, appartiennent désormais à la famille Scott. Tom réussit à retrouver son frère qui vit avec sa vieille nourrice dans une ancienne maison hors du pays…

Aujourd’hui connu pour ses films d’horreur, Lucio Fulci a réalisé ce western spaghetti à tendance baroque après Pour une poignée de Dollars, de Sergio Leone.

Django, de Sergio Corbucci, Texas Adios, de Fernandino Baldi, et Le temps du massacre sont sortis la même année, propulsant Franco Nero au rang de star indiscutable du genre. À noter un prologue inspiré des Chasses du Comte Zaroff (Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel, 1932), une scène de fouet inoubliable et la présence dans un petit rôle de Romano Puppo, doublure attitrée de Lee Van Cleef.
affiche du film Meurtres sous contrôle
1979 - ETATS-UNIS - Epouvante-Horreur, Policier, Religion, Délinquance, Folie
Réalisation :  Larry Cohen
Acteurs :  Tony Lo Bianco, Deborah Raffin, Sandy Dennis

avis du public :

3.2/5

Pépites de l'étrange

Un inspecteur enquête sur une série de meurtres commis à New York par des individus ayant pour seul lien celui de prétendre avoir agi « selon la volonté de Dieu ».

Après avoir connu un important succès avec Le monstre est vivant (It’s Alive) (1974), le cinéaste et producteur indépendant Larry Cohen propose avec Meurtres sous controle une plongée urbaine dans les bas-fonds new yorkais avec un mélange d’autopsie du mal et de religion que ne renieraient pas Martin Scorsese et Abel Ferrara. Le rôle principal était initialement prévu pour Robert Forster, remplacé au bout de deux jours de tournage par Tony Lo Bianco. Un thriller culte au suspens haletant et au coup de théâtre final sidérant. Prix spécial du jury au festival d’Avoriaz 1977.
affiche du film Ghosts of the civil dead
1990 - AUSTRALIE - Drame, Epouvante-Horreur, Racisme, Homosexualité masculine, Société
Réalisation :  John Hillcoat
Acteurs :  David Field, Mike Bishop, Chris DeRose

avis du public :

3.5/5

Pépites de l'étrange

Plantée au milieu du désert australien, une prison de nouvelle génération, conçue comme une galerie marchande et peinte aux couleurs d’une halte-garderie, est coupée de tout approvisionnement sans explication. La tension monte entre les détenus...

Quinze ans avant The Proposition, John Hillcoat adaptait déjà un scénario coécrit par Nick Cave, que l’on retrouve également ici dans la peau d’un psychopathe. Une plongée carcérale aussi éprouvante que Le mur de Yilmaz Güney (1983), ayant nécessité trois années de recherches dans les pénitenciers des États-Unis et d’Australie.
affiche du film Amoklauf
1994 - ALLEMAGNE - Epouvante-Horreur, Maladie, Délinquance, Folie
Réalisation :  Uwe Boll
Acteurs :  Martin Armknecht, Christian Kahrmann, Susanne Leutenegger

avis du public :

0.1/5

Focus Uwe Boll

Un homme isolé du monde épuise son quotidien en travaillant le jour comme serveur et en passant son temps libre le soir devant l’émission Les visages de la mort et quelques films pornographiques. C’est son seul moyen d’évasion et de pouvoir. Intérieurement, la crise de nerfs guette. Un jour, il pète les plombs, tue sa voisine avec un couteau et commence un massacre d’une sauvagerie inouïe.

Les années avant les adaptations de jeux vidéo, Uwe Boll réalisait cette œuvre de jeunesse en pleine période de cinéma amateur allemand, sur un sujet proche du Chute libre de Joël Schumacher (1993). Depuis, AmokLauf est considéré comme un film culte outre-Rhin en raison de sa violence et de son nihilisme.

UWE BOLL : « Le titre signifie “Cours, Amok” en allemand. C’était le film où je croyais que je ne ferai plus rien après – donc, c’était mon adieu. Les derniers jours dans la vie d’un tueur en série. »
affiche du film Postal
25

Postal

2007 - ALLEMAGNE - Comédie, Action, Comédie noire, Adaptation, Satire
Réalisation :  Uwe Boll
Acteurs :  Zack Ward, Dave Foley, Chris Coppola

avis du public :

2.1/5

Focus Uwe Boll

Postal Dude n’a pas de travail et vit avec son épouse dans une caravane minable. Un jour, sa petite ville de Paradise va devenir le théâtre d'un grand jeu de massacre : Oussama Ben Laden et ses sbires vont commettre un attentat. Dans le chaos, Postal croisera une armée de singes, des poupées porteuses de la grippe aviaire, des flics sodomites, une secte hippie-apocalyptique.

En 2007, Uwe Boll déclarait, non sans humour et avec son sens inné de la provocation que Postal était meilleur que tous les films présentés au Festival de Cannes cette année-là. C’est sur le même ton qu’il réalise ce grand happening anarchique qui passe à la mixeuse les sacro-saintes valeurs de l’American Way of Life en ne reculant devant aucune outrance. Une version live d’un épisode de South Park, remplie de clins d’œil cinématographiques, notamment à Pink Flamingos, de John Waters.

UWE BOLL : « C’est mon film favori. Je l’ai fait parce que j’en avais ras le cul – du monde, des politiciens et des critiques sur mes films, ma vie et le fait que nous polluons la planète.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour améliorer le fonctionnement du site, vous proposer des publicités ciblées adaptées à vos centres d'intérêt et réaliser des statistiques de visites